Aller au musée avec les enfants et Pompon
Publié par mon-nid dans Education le 2 mars 2017
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Pas facile, hein ? Parce que je ne sais pas pour vous, mais moi, quand j’étais gamine, voir une alignée de peintures, ça me gonflait. Pas la première salle, car j’étais pleine d’enthousiasme à l’idée de découvrir les œuvres de « grands peintres », mais après, lorsque nous en étions à la 3ème ou 4ème salle, que 10 autres se profilaient devant moi, et que cela faisait déjà une heure que nous étions dans ce lieu silencieux.
En fait, non. Pour être plus précise, j’étais curieuse lorsqu’on me parlait de voir la Joconde, ou la Vénus de Milo. Le Déjeuner sur l’herbe, ou Impression soleil levant. Parce que je les avais déjà vus « pour de faux », et que j’avais hâte de découvrir l’original, pour pouvoir dire à mon tour « je l’ai vu », ou pour, pourquoi pas, ressentir cette émotion étrange que l’on ressent parfois devant une œuvre magistrale.
Depuis, j’ai appris à aimer les musées. J’ai mes préférences, de style et de lieu. J’aime toujours voir l’original d’une œuvre connue, comme un rendez-vous pris depuis plusieurs années, et qui aboutirait là, le temps d’une visite dans une salle silencieuse. J’aime en prendre plein la vue, j’aime ressentir l’émotion que l’artiste a mis dans son œuvre, j’aime comprendre les messages cachés. D’ailleurs, j’apprécie bien davantage un musée ou une exposition lorsque je suis guidée, par la voix d’une gentille conférencière, ou bien par l’audioguide, qui viendra me détailler un tableau, m’en expliquer le contexte, et me narrer la vie de l’artiste.
Mais tout cela sont des considérations d’adulte.
Mes oisillons, le musée, ça les gonfle. Sauf ceux avec un petit parcours de jeu, qui, telle ma conférencière, les guide d’un œuvre majeure à une autre importante, leur permettant, en cherchant le détail demandé, d’ausculter la toile du Maître, de se perdre dans les personnages, et de plonger tête la première dans l’univers représenté.
Tous les musées n’ont pas de petit parcours de jeu. Et parcours ou pas, l’idée d’un musée les gonfle à l’avance, mes loupiots.
Mais j’ai bon espoir de les emmener bientôt au musée d’Orsay, et de leur faire aimer ce splendide musée avec ses œuvres majeures. Comment ? Grâce à la superbe idée du musée, qu’il m’a permis de tester. Je vous raconte :
Connaissez-vous Pompon ? Un sculpteur animalier (1855-1933) qui a façonné des œuvres stylisées, pures et limpides, représentant chacune, sans doute possible, un membre de la faune. J’aime beaucoup son style !
Manifestement, le musée d’Orsay aussi, puisque, non contents de présenter la sculpture de l’Ours blanc, emblème de l’artiste, ils en ont également fait le héros d’un livre ! C’est l’idée même de ce livre que je trouve génial pour préparer les enfants à la visite du musée : Le livre « Mais où est donc Pompon ? » est de la même veine que la série « Où est Charlie ? », sauf que le personnage à chercher n’est autre que l’Ours Blanc de l’artiste Pompon, qui se cache, page après page, dans 44 des chefs-d’œuvre que nous pouvons retrouver au musée d’Orsay. Le livre, au grand format agréable, est de très bonne qualité. Sur chaque page, nous trouvons la reproduction d’une œuvre du musée, légendée de son titre et du nom de l’artiste. Et, dans chaque œuvre, se cache Pompon. Et il se cache bien, le bougre ! Il ne saute pas du tout aux yeux, obligeant ainsi à scruter attentivement le tableau, observer les moindres détails, pour découvrir le museau ou un bout de patte de la bête.
Le livre, je l’ai posé négligemment sur la table basse du salon. Régulièrement, entre deux jeux, l’un ou l’autre des oisillons le prend, l’ouvre au hasard, et se met en quête de Pompon sur la double page qu’il a devant lui. Pendant ce temps, et sans en avoir l’air, ils s’imprègnent des œuvres, jour après jour, page après page, jusqu’à ce que celles-ci lui deviennent familières.
Et une fois que les trois plus grands oisillons auront retrouvé Pompon dans chaque œuvre représentée, nous organiserons une virée au musée d’Orsay ! Ce musée, je suis sûre, sera bien moins rébarbatif que ce qu’ils auront imaginé ! Car au détour d’une allée, ils retrouveront des œuvres qu’ils auront longuement admirées, et les reconnaîtront comme de vieilles amies. Ils pourront alors les contempler, et dire avec nous : « Ouah ! Quelle puissance ! Quelle émotion ! ».
Merci au Musée d’Orsay pour m’avoir permis de découvrir « Où est Pompon ? »