Le HGPO ou le bonheur à l’état pur
Publié par mon-nid dans Maternité le 3 octobre 2014
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Pour les veinardes qui y ont échappé et pour les nullipares qui ne connaissent pas encore ce moment de pur bonheur, je voulais aujourd’hui partager avec vous ce qu’est le test HGPO, ou hyperglycémie provoquée par voie orale… Joli petit nom, n’est-ce pas ?
Ce charmant test est effectué à 6 mois de grossesse, et permets de vérifier que la future maman ne développe pas un diabète gestationnel (diabète spécifique de la grossesse).
Alors, comment se déroule ce merveilleux moment ?
Et bien, tout d’abord, petit détail important, il faut se trouver à jeun. Rien de bien terrible, semble-t-il, sauf que forcément, alors que tu n’as toujours faim le matin et saute facilement le petit-dej, ce jour-là, justement, tu as une faim fracassante et une soif pelée… Et oui, c’est le principe ! C’est toujours quand tu ne peux pas faire quelque chose que tu en éprouves le plus le besoin…
Et puis, comme on est des petites chanceuses, c’est ce jour-là justement que ton Homme est en déplacement, et que tu dois donc assurer seule la préparation des 3 loustics, habillage et petit-dej… Bien entendu, penser à rester présente durant le petit dej, à les regarder se baffrer allégrement sur fond de « Tu ne manges pas, maman ? » et autres « Pourquoi ? Mais pourquoi ? Pourquoi tu ne manges pas de pain ? Et pourquoi tu ne bois pas de lait ? Et pourquoi tu ne prends pas de biscotte ? Mais, maman, pourquoi ??? » du petit dernier… (Oui, parce que si tu penses aller faire autre chose loin des denrées convoitées pendant ce petit déjeuner enfantin, oublie de suite si tu ne veux pas les retrouver au même point au moment de partir à l’école, un stock de blagues débiles échangées en plus).
Voilà, te voilà donc partie pour le laboratoire médical après avoir gentiment largué tes mouflets aux gentilles instits.
Le laboratoire est noir de monde, forcément. Limite, tu n’as pas de place pour t’assoir en attendant ton tour (et puisque ton gros bidou a le don de passer inaperçu de tous ces braves gens, tu frôles l’obligation de t’assoir par terre).
Enfin, ton tour arrive, et c’est là que la partie rigolote commence… Tout d’abord, la gentille laborantine sort 7 flacons de prélèvements devant tes yeux médusés (oui, tant qu’à se faire piquouzer, autant que ça serve !). Tu manques de défaillir avant même qu’elle ne te demande de remonter ta manche « vous n’aimez pas trop les prises de sang, pas vrai ? » Hé, hé…
Une fois ce passage délicat effectué, nous passons à l’étape suivante : tu vas enfin pouvoir te substanter, mais attention : tu n’as pas le choix des armes ! La gentille laborantine t’offre un verre en plastique et une magnifique petite bouteille d’un liquide orange douteux qu’il va falloir boire jusqu’à la dernière goutte… Le liquide est épais, sirupeux au possible, et nappe intégralement toutes les parois de la bouche dès que tu approches le verre de tes lèvres. La moindre petite goutte de salive s’accroche ensuite aux parois poisseuses tandis que le liquide tente de trouver un passage vers l’œsophage… Un moment de pur bonheur !
Une fois le produit ingéré, si tant est qu’il ne refasse pas le trajet inverse, tu as le droit d’aller t’assoir sur une chaise bancale mais néanmoins libérée de la salle d’attente. Et là, l’attente commence… Tu es partie pour deux heures d’observation sociologique d’une salle d’attente de laboratoire médical, interrompue par une brève pause intermédiaire afin de repiquer ton petit creux du coude et d’en extraire une nouvelle portion sanguine, avant la piqure ultime de « 2h après l’ingestion », permettant à ton avant-bras de s’approcher étonnamment de celui du brave junkie défoncé du bout de la rue.
Mais revenons à notre étude sociologique : durant ce laps de temps interminable, coincée sur ta chaise bancale, tu vois défiler un homme d’affaire pressé, regardant sa montre sans arrêt en grinçant des dents sur le retard qu’il va prendre dans sa journée de travail du fait de tous ces gens qui n’ont rien d’autre à faire que de venir au labo en même temps que les travailleurs… D’un autre côté, il est 10h, pépère… Vient ensuite le papy, tremblotant sur sa canne, qui, après s’être fait piquouzer le bras, retourne s’assoir dans la salle d’attente une vingtaine de minutes, histoire de s’imprégner de la chaleur humaine avant de repartir chez lui pour une nouvelle journée solitaire… Et puis, il y a la jeune mère de famille, débarquant avec ses jumelles nouvelles-nées (une semaine à tout casser), et son fiston de 18 mois, seule pour aller faire piquouzer ces demoiselles l’une après l’autre, sous les vagissements jaloux de l’ainé. Un pur bonheur… Et puis défilent la jeune ado, yeux rivés sur son smartphone, le monsieur étourdi qui a oublié son ordonnance, celui qui ne savait pas ce que « à jeun » voulait dire (dommage, il va falloir revenir), et la dame qui en 5 minutes à peine a réussi à empester la salle entière de son parfum enivrant.
Du pur bonheur, je vous dis !
2 heures pour une étude sociologique, c’est peu, mais crois-moi, quand tu n’es pas sociologue à la base, c’est immensément long…
L’avantage, c’est qu’avec tout le glucose que ton corps est en train d’assimiler tant bien que mal, tu ne penses même pas à avoir faim !
9 commentaires sur “Le HGPO ou le bonheur à l’état pur”
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Que de souvenirs…. J’avais détesté lol
Arf… C’est vraiment l’horreur, hein…
J’y ai eu droit il y a un mois. C’était long… J’étais toute seule moi aussi, mon mari était au travail. J’en avais parlé sur mon blog ^^ Le glucose n’était finalement pas si mauvais que ce à quoi je m’attendais. C’est sûr, ce n’est pas une partie de plaisir mais quand le résultat est bon on est soulagée !
N’hésite pas à venir participer au concours organisé sur mon blog pour gagner un bola de grossesse : http://mon-jolicoeur.blogspot.fr/2014/09/concours-un-bola-de-grossesse-gagner_24.html
A bientôt ! 😉
Et bien moi, j’en avais un meilleur souvenir que ça… Mais là, le côté sirupeux qui ne glisse pas au fond de la gorge mais y colle bien a failli me faire tout renvoyer avant d’avoir fini de boire… :-p
Beuh… Bien contente de l’avoir oublié, ce test. :/
Allez, il est derrière toi aussi, maintenant. Ouf.
Bonne journée !
Oui, tu as raison, il faut voir le positif: Ca, c’est fait !
deux remarques : t’as jamais foirée une prise de sang à jeun pour cause de somnambulisme? Moi ça m’est arrivé quand j’attendais n°1… leur dire « excusez moi mais j’ai retrouvé un pot vide de yaourt mais je ne sais pas à quelle heure je l’ai mangé… énorme » J’avais oublié que c’était ça ma dernière crise connue de somnambulisme ça m’est revenu en te lisant!
Comme n°1 est plus vieux que ta coquillette j’ai eu le droit à l’ancienne version : premier test d’une heure puis si mauvais résultat un autre de 3 heures, avec 3 fois plus de glucide _transparent le mien_ et piqûre toutes les demi-heures après une semaine de régime très riche en glucide… bilan des courses 5 kilos en une semaine et des bras de malabars pour un deuxième test qui s’est révélé inutile
Ah non, je ne vais pas jusqu’à manger (ou alors, j’ai déjà fait des prises de sang en pensant être à jeun alors que je ne l’étais pas…)
Sinon, pour Coquillette comme pour Hérisson, j’ai eu l’ancienne version d’une heure. Mais les résultats étaient vraiment limites, et le gynéco, les deux fois, m’a dit que ce n’était pas la peine d’aller plus loin, mais m’a conseillé de freiner au maximum tout ce qui était sucré. Donc j’avais échappé au supplice des 3 heures… (Et heureusement, car je ne savais pas que c’était alors piqure toutes les demi-heures !!!)
[…] bien rigolé (jaune) lors de la passation du test de glycémie provoquée, la boisson ultra-sucrée, les deux heures d’attente et les 3 piqures. Mais si j’avais su la […]