Le jour où mon unique neurone a grillé
Publié par mon-nid dans Ma vie de maman le 19 juin 2013
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Je n’en avais déjà plus beaucoup (de neurones). Forcément, comme j’ai fait des oisillons intelligents (beaux, gentils, polis, etc…), j’ai dû leur en filer en douce pendant la grossesse. Je ne vois que ça…
Bref. Après trois grossesses, il ne me restait déjà plus grand-chose.
Mais mon petit neurone et moi, on ne s’en sortait pas trop mal, finalement. Il pensait à (presque) tout, notait (quasiment) tout, retenait (à peu près) tout ce qui est important.
C’était mon petit neurone à moi que j’aime.
Mais je l’ai grillé. Ou bien donné. Non, non, je ne suis pas enceinte !!! Mais depuis quelques temps, on a des poissons rouges… Il faut croire qu’ils sont un peu plus intelligents qu’avant, maintenant ! Oui, je suis comme ça, moi, je partage !
Bref.
Le mercredi, c’est mercathlon. Début de la danse à 9h, début du judo à 10h, fin de la danse à 10h10, fin du judo à 11h, début de la clarinette à 13h15, fin de la clarinette à 14h15, début de l’anglais à 16h30…
Oui, parfaitement, 16h30 !
Sauf que mercredi, il y a 3 semaines, lorsque j’ai débarqué au cours d’anglais à 16h30 pétantes, j’ai été accueillie par la prof désolée : « You’re late ! ».
Je regarde ma montre. 16h30. On peut difficilement faire plus pétant. Alors non, je suis désolée, je ne suis pas en retard !!!
Si, si, si, opine la prof. Et elle me montre l’horloge accrochée au mur.
Qui indique 16h31.
Alors bon, ok, mais on ne va pas faire un sketch pour 1 minute de retard !!! D’autant plus que ça doit bien faire une minute que je suis là, avec mes oisillons…
Si, si, si, opine la prof.
Alors là, moi, je l’ai regardée avec des yeux ronds. Je n’ai pas un anglais top niveau, mais « si,si,si », je comprends. Tellement bien que j’en viens même à douter que ce soit de l’anglais !
Et donc la prof faisait si,si,si, les oisillons se balançaient d’un pied sur l’autre, et moi, je ne comprenais rien à ce qu’elle tentait de me faire comprendre.
Alors elle a expliqué. En français dans le texte. Le cours d’anglais auquel sont inscrits les oisillons démarre à 16h. Depuis le début. Et là, il était 16h30. 16h33, même, maintenant. Ca nous faisait donc 33 minutes de retard.
Alors je lui ai dit non, que je ne suis pas folle, quand même !!!
Et elle m’a dit que si (et elle a pensé très fort que je devais être folle. De très mauvaise foi en tous cas). Et elle m’a donné le coup de grâce. Les autres enfants étaient déjà là. Depuis ½ heure.
Et c’est vrai qu’à bien y regarder, ils avaient l’air d’être là depuis un moment, les mômes…
Alors j’ai appelé mon petit neurone à moi à la rescousse. Il y a eu de l’écho dans ma tête, mais de neurone, point. J’ai appelé plus fort. Ca a raisonné dans ma caboche, mais personne n’a répondu présent. Dans ma tête, c’était le néant. Le blanc absolu. Le vide abyssal. Dans ma tête, j’étais totalement incapable de dire à quelle heure commençait ce p***** de cours. Cours qui avait lieu depuis 3 mois, tous les mercredis, toujours à la même heure.
J’ai regardé autour de moi, à la recherche de la caméra cachée. J’ai attendu que la prof me dise « ah ah ah, je vous ai bien eue ! ». Mais non. Elle était sérieuse comme un pape. Les gosses du cours aussi, qui commençaient à légèrement branler la tête, comme pour dire « mais n’importe quoi, celle-là ! ».
Le pire, c’est que mon petit neurone n’est pas venu au rapport malgré mes appels répétés au micro, dans mon cerveau. Il n’est pas venu me titiller pour me dire « Quelle andouille ! Mais c’est bien sûr ! Comment ai-je pu me tromper ! ».
Non, rien.
Et c’est là que j’ai compris que mon dernier neurone survivant de mes grossesses s’était définitivement fait la malle.
C’est là que j’ai paniqué (un peu)(quand même).
(Et que je panique encore…)
Depuis, j’ai noté sur un post-it l’horaire du cours d’anglais…
Si vous avez des neurones en trop, hein, pensez à moi !
A vot’ bon cœur…