La dernière gorgée de lait
Publié par Mon Nid Test dans Maternité le 12 février 2016
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On était bien, tous les deux, mon petit…
Quand j’étais ta déesse, ton amour, ta nécessité. Un peu contraignant, parfois, tu sais. Mais tellement doux. Si doux et si bon de se sentir indispensable.
Je les aimais, tes cris stridents lorsqu’un de tes frères ou sœur s’approchait un peu trop de moi, ou lorsque ton père venait me prendre dans ses bras. Je les aimais, tes sprints d’approche, lorsque du haut de tes quatre pattes, tu me voyais apparaître au bas des escaliers.
J’aimais ça, mon petit.
Je sais, je ne suis pas totalement honnête. Les cris de jalousie et les sprints d’amour sont toujours là. Mais les câlinous spéciaux bébés, où sont-ils donc passés ?
On était bien, tous les deux, sur le canapé, mon petit. On était bien lorsque j’étais toujours indispensable, irremplaçable. On était bien lorsque moi seule pouvait te nourrir…
Oui, mon petit. Oui, tu grandis.
Je le sais, je ne pouvais pas continuer trop longtemps à t’offrir la tétée. Oui, mon chéri, je sais, certains le font plusieurs années. Mais je ne pouvais pas. Je ne me suis jamais imaginé lever mon tee-shirt devant mon petit qui gambadait sur ses deux pieds.
Mais je ne m’étais jamais imaginé non plus arrêter…
Je pensais continuer encore pendant 18 ans au moins, mon petit. Dans mes rêves les plus fous, à 18 ans, tu étais encore un bébé. Mais mes rêves te promettent aussi un grand avenir, intelligence et beauté, réussite et liberté, bonheur et amour. Mon bébé à moi et en même temps un adulte bon et bien dans sa peau. Tu vois, mon petit, ta maman ne sait même pas comment rêver…
Allaiter pendant au moins 1 an, c’était mon souhait. Je sais, tu as soufflé ta première bougie il y a 2 mois maintenant, mon petit. Mais en même temps, tu es si petit, mon petit, si dépendant encore, même pas sur tes deux pieds ! En somme, encore un bébé… Alors pourquoi ne pas continuer ?
Les biberons sont bien pratiques, et je suis contente que tu les aies commencés, mon chéri. Surtout quand je dormais ! Mais lorsque je me réveillais, et que, le ventre bien rempli par le biberon donné par ton papa, tu te précipitais quand même vers moi en réclamant notre câlin du matin, c’était doux mon petit, c’était doux…
Je me demandais comment j’allais bien pouvoir trouver la force d’arrêter, tu sais, mon petit. Les jours passaient et je ne m’y résolvais pas.
Couper le cordon, c’est triste, tu sais…
Tu as voulu aider ta maman, je le sais, mon chéri. Tu as voulu m’éviter de prendre cette décision déchirante. Tu as décidé de toi-même d’arrêter. 14 mois, tu as raison, c’est raisonnable. C’est raisonnable, mais c’est triste pour moi, mon chéri. Mon petit qui grandit…
4 commentaires sur “La dernière gorgée de lait”
C’est doux. Je me souviens encore de la dernière tétée. Que j’aimais ça, ça me manque. Mais après, c’est une belle vie et on a encore plein de câlins et de belles choses (et les biberons) ! Bon, en même temps, je ne t’apprends rien 😉
Moi aussi, ça me manque. Toujours. Ils sont particulièrement doux, ces calins-tétée là !
C’est un moment pas facile mais si comme tu le dis tu t’y attendais…. Je t’embrasse
J’y ai trouvé un avantage, et grâce à ça, c’est plus simple à accepter: j’ai pu laisser les 4 oisillons et partir quelques jours en amoureux avec l’Homme ! Avant, à cause de la tétée, ce n’était pas possible…