L’aquaphobie chez les enfants ou ma fille et la peur de l’eau…
Publié par mon-nid dans Education le 4 avril 2013
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Ma Coquillette dans la piscine, ça fait penser à un poisson hors de l’eau. Tu vois, aussi à l’aise…
Ma Coquillette, elle adore la piscine. Si ! Elle en demande et en redemande. Elle nous tanne matin, midi et soir pour y aller avec nous. Elle implore tous les week-ends pour aller faire trempette. Et puis une fois là-bas… Blocage. Coquillette trempe les pieds, s’assois sur les marches, et n’ose pas aller plus profond. Elle agite les pieds, bouge les mains, et reste là, heureuse. Oui, heureuse. Ca lui suffit, à ma Coquillette. Et tandis qu’on se fait suer, qu’on tente de l’attirer dans le petit bain, qu’on est coincés à côté d’elle dans la pataugeoire, elle, elle est bien. Elle ne veut pas partir, elle souhaite rester encore un peu, s’il te plaît, dis, on vient juste d’arriver.
Siouper…
Enfin… Je suis mauvaise langue… Ca, c’était avant.
Maintenant, ça va mieux.
Coquillette a (un peu) pris confiance en l’eau. Elle a (un peu) accepté de se tremper plus avant. Elle fait des progrès ENORMES !
En fait, en grande section, lorsque les petits ont commencé à aller à la piscine, la maîtresse m’a pris à part pour m’expliquer à quel point c’était difficile avec Coquillette, à quel point elle refusait d’aller plus loin que le trempage du gros orteil.
Oui, madame, je sais…
Alors elle n’a (quasi) rien fait. Elle a regardé les autres avancer, évoluer, apprendre.
Elle, elle était bien. Contente d’être là. Mais bon…
Du coup, entre la grande section et le CP, alors que mon bidou avec Bouchon à l’intérieur devenait de plus en plus proéminent, je l’ai accompagnée, emmenée à la piscine. On lui a fait prendre des cours particuliers.
Le maître-nageur, très sûr de lui, m’avait annoncé au téléphone : avec ma méthode, au bout de 6 séances, tous les enfants savent nager. Pour les plus lents, 8 séances. J’avais essayé de le détromper, de lui expliquer, mais non. Il était carrément sûr de lui. Alors moi aussi, j’ai pris confiance.
La première séance, il a tenté d’emmener Coquillette dans le grand bain, et puis finalement, le petit bain, et puis finalement, il a tenté de la descendre des marches. Et au bout de la demi-heure, avec la moitié des cheveux arrachés, il m’a avoué « c’est pas gagné… ». J’ai pensé très fort « je vous l’avais bien dit », mais je suis une maman bien élevée, alors je n’ai rien dit.
Au bout de la deuxième séance, il m’a dit « je n’ai jamais vu ça ».
Au bout de la troisième séance, il commentait « avec votre fille, ça va être BEAUCOUP plus long que la normale ».
Au bout de la quatrième séance, il m’a avoué « je me suis renseigné, sur l’aquaphobie… J’applique les mêmes méthodes que pour les adultes qui ont ce genre de problème… »
Sa méthode ? Mettre en confiance. Rassurer. Apaiser. Forcer, mais juste un peu. La détacher du bord en douceur. Etre dans l’eau avec elle. Lui tenir les mains tout le temps. L’amener tranquillement à vaincre ses résistances. Etre là, toujours, au moindre signe de panique. Mais la pousser, la forcer, en étant autoritaire, s’il faut.
Il a réussi ce que l’on n’aurait jamais pu faire seuls. Forcer, gronder, on l’avait fait. Mais avec papa ou maman, il est plus facile de se soustraire. Là, elle n’avait pas le choix. Elle y a été. Et le maître-nageur a été adorable. Il a accepté de revenir en arrière s’il fallait, de reculer, pour mieux la mettre en confiance et pouvoir aller un peu plus loin. Il a géré son aquaphobie.
On a fait 8 séances. A la fin, Coquillette s’aventurait dans la partie profonde du petit bain avec une frite, si on était à côté. Elle longeait tout le petit bain en se tenant au bord, sans bouée.
Au bout de 8 séances, Coquillette se baignait.
Miracle.
Lorsque les premières séances de natation en CP ont commencé, Coquillette a accepté de se mouiller. A la fin de la première séance, la maîtresse a demandé à nous parler pour nous expliquer « c’est très difficile ». Nous avons doucement ri : si elle savait comment c’était avant !
Coquillette, depuis, fait partie du groupe « en difficulté ». Mais elle suit. De loin au début, et puis comme les autres désormais. Elle met la tête dans l’eau, descend au toboggan, et maintenant, au milieu du CE1, elle nage même 4 à 5 mètres, dans le grand bain, sans bouée…
Oh, ça ne veut pas dire que c’est toujours Byzance, hein ! Parfois, elle régresse. Parfois, elle ne veut plus rien faire. Parfois, elle a « très très mal au dos, oh si maman c’est absolument trop terrible, je ne vais rien pouvoir faire » le vendredi, jour de piscine. Parfois…
Mais malgré tout, elle évolue. Malgré tout, elle avance. Malgré tout, elle progresse… Tout doucement, à son rythme, mais bel et bien…
C’est un miracle, on a gagné ! Elle a vaincu (un peu) son aquaphobie…