Et ils l’ont enterrée dans le jardin en pleine nuit…
Publié par mon-nid dans Notre quotidien le 22 avril 2016
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Ce sont les vacances scolaires par chez nous, et les oisillons sont en vacances chez les grands-parents. L’Homme, lui, est toujours à l’autre bout de la France.
Je suis donc seule…
Seule dans la maisonnette la nuit. Et ça, ce n’est pas ce que je préfère… Quand mes oisillons sont là, je me sens en sécurité ! Vous rigolez, mais vous n’avez pas vu les muscles de petit Blini, prêt à défendre sa môman !
Bref, je suis toute seule dans ma maisonnette…
Et la première nuit, alors que je dormais tranquillement dans mon lit, j’ai été réveillée par un drôle de bruit. Un bruit sourd, comme un ronronnement, et par-dessus, quelque chose qui m’a fait penser à des craquements. Il était 2h du matin.
Il se passait quelque chose…
Ni une, ni deux, j’ai monté ma couette par-dessus ma tête !
Mais cela n’a pas arrêté les bruits…
Alors je me suis levée, tout doucement, et suis sortie de ma chambre. Le bruit ne venait pas de la maison, mais de l’extérieur. Un bruit de moteur, et des coups.
Je suis vite descendue chercher mon téléphone portable, pour pouvoir appeler les secours si quelque chose me menaçait, et vite, vite, suis retournée sous ma couette !
Mais les bruits continuaient. Je les entendais de plus en plus fort. Comme un chantier, à côté de chez moi. Quelqu’un essayerait-il de rentrer de force dans la maison ?
Doucement, tout doucement, j’ai entrouvert les volets, en ayant bien pris soin de maintenir les lumières éteintes pour ne pas que l’on me voit. Je me suis glissée sur mon balcon, et ai regardé partout. Rien. Pas un chat, mais un bruit encore plus présent, et des voix d’hommes. Il se passait quelque chose de l’autre côté de la maisonnette.
Il était déjà 2h40. La nuit était noire, et seule la lune trouait la pénombre.
J’étais seule dans ma maisonnette avec mon pyjama en pilou et mon téléphone portable brandi comme une arme. Il fallait que je sache. Une seule solution : regarder de l’autre côté de la maison par la seule fenêtre qui donne de ce côté-là : le velux du palier.
Alors je suis allée chercher mon escabeau, l’ai installé sur mon palier, et une fois dessus, ai regardé discrètement par le velux.
Dans la nuit, devant la maison à 50 mètres de chez moi, des lampes frontales trouaient la nuit. Des hommes qui s’interpelaient, et penchés en avant bricolaient le sol devant eux.
Mon imagination est partie très très loin : nuit + hommes + jardin + pelles = enterrement sauvage suite à un assassinat.
Une lampe frontale s’est alors braquée vers moi. J’ai retenu mon souffle dans un accès de panique. La lumière était éteinte derrière moi, mon profil devant le velux devait pouvoir passer pour une ombre si je ne bougeais pas.
Je n’ai pas bougé.
La lampe frontale a continué sa trajectoire.
Il y avait toujours ce bruit de moteur et ces « tchonc-tchonc » réguliers.
Mon portable était dans ma main. Je m’apprêtais à appeler la police. Mais mon petit neurone, qui s’était enfin réveillé, était en train d’attirer l’attention de mon imagination, qui elle, était complètement partie en vrille. Mon petit neurone a alors sifflé très fort, et mon imagination a arrêté de tourner en rond : « Ca ne te semble pas bizarre que des assassins fassent un tel vacarme en enterrant leur victime qu’ils arrivent à te réveiller en pleine nuit ? »
Ah ? Euh…
Je n’avais pas encore appuyé sur la touche d’appel. Mon petit neurone avait touché juste, j’hésitais sur la conduite à tenir… quand j’ai repéré d’autres lampes frontales, plus loin sur la gauche.
Mais ils étaient combien à enterrer cette pauvre femme ???
Mon petit neurone s’excitait comme un pauvre diable, agitait les mains et criait tant qu’il pouvait pour quémander encore quelques secondes d’attention à mon imagination macabre…
Les deux groupes d’hommes en lampe frontale, si on regardait bien, semblaient davantage se trouver sur la ligne de RER que dans le jardin de la maison de derrière… Les « tching tching » ressemblaient plus à des coups de marteaux sur des rails métalliques que des coups de pelle dans la terre.
En fait, quand le RER s’arrête de rouler entre 1h et 5h, n’est-ce pas le moment idéal pour en réparer les voies ?
Mon imagination était déçue, mon neurone soulagé, et moi, j’ai rangé mon escabeau et suis retournée sous ma couette, avec mon téléphone à la maison (sait-on jamais ?)
Enfin, s’il vous manque un cadavre, je sais où chercher…
4 commentaires sur “Et ils l’ont enterrée dans le jardin en pleine nuit…”
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Oh je t »imagine en mission commando en pleine nuit…. J’espère que tu as pu finir ta nuit plus sereine 😉
Oui ! Une fois bien rassurée, (presque) plus rien ne m’a réveillé !
Tu m’as bien faite rire !!! Je t’imagine bien en plus !!! C’est terrible quand notre imagination part en vrille, surtout la nuit 😀
J’espère que tu as pu finir ta nuit sereinement 😉
Pour le coup, elle était partie vraiment très loin, mon imagination ! :-p