Petits enfants, petits soucis, grands enfants…
Publié par mon-nid dans Ma vie de maman le 3 avril 2014
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C’est un dicton connu, que les parents d’ados confirment, le regard vitreux. Je le connais depuis longtemps, mais je commence seulement à en percevoir la triste réalité…
Les petits soucis, avec mes oisillons bébés, ce furent les coliques du nourrisson, un Bouchon qui ne marchait pas alors que tous les examens étaient nickels, ou encore un Hérisson qui a marché trop vite et qu’il fallait surveiller comme le lait sur le feu…
Les petits soucis, avec mes oisillons petits, ce furent les petites disputes avec les copains, le bon point qu’on n’a pas eu, ou l’autre petit garçon qui a pris le ballon convoité…
Mes enfants sont encore petits. Les problèmes aussi.
Mais je commence, tout doucement, à voir la porte des gros soucis s’entrouvrir. Par poussées, timidement mais sûrement, la farandole des gros soucis entre sur la pointe des pieds. Oh, ce n’est pas grand-chose… pour l’instant…
Ma puce, bientôt 9 ans, en quête de câlins et de parties de guili endiablées, laisse parfois transpercer des accents d’adolescente… Quand les yeux se lèvent et que la parole se fait insolente, lorsque les soupirs se font bruyants et que les portes claquent, lorsque les histoires de cœur prennent davantage de place que les consignes de la maîtresse, ou encore quand les messes-basses avec les copines fleurissent lorsque l’on fait une remarque, notre petite fille chérie se transforme alors en adolescente rebelle. En adolescente à fleur de peau. En adolescente écorchée vive.
Et à ce moment-là, moi, la maman, adulte et forte, me retrouve en proie à un questionnement intense. Un sentiment d’incapacité. Une angoissante faiblesse. Une peur de ne pas trouver les mots, les gestes, de ne pas avoir la réponse attendue, adéquate, celle qui aide vraiment, qui permettrait à ma puce d’avancer.
Devant ces accents-là, ces pointes d’adolescence, je suis dépassée. Mes réflexes de maman de bébé ne peuvent s’appliquer à ces réactions de grande en recherche. Et ça m’inquiète. Car dans ces moments-là, j’entrevoie ce que seront les années futures. Des années chargées jour après jour de ces remarques, ces soupirs, ces messes-basses, ces silences. Des années marquées par ma présence impuissante et désolée. Des années durant lesquelles je serai dépassée.
Et puis, finalement, je me dis qu’avant d’avoir mes enfants, mes petits, je n’étais peut-être pas d’avantage capable de gérer les petits soucis de ces petits oisillons. Est-ce que je m’imaginais réagir au quart de tour, filer à l’hôpital, protéger les meubles, câliner, encourager, cadrer ? Non. Pas avec la force de conviction dont je suis capable maintenant.
Alors oui. Finalement, une maman évolue sans doute avec ses enfants. Elle apprend en même temps qu’eux.
Eux, à être enfants, puis adolescents,
Et elle, à être maman d’enfants plus ou moins grands. Tout simplement.