Une soirée au Drouant, variations de plaisirs gourmands !
Publié par mon-nid dans Ma vie de femme le 18 février 2013
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Ce ne fut ni à la St Valentin ni à la St Claude que nous avons réussi à sortir en amoureux, l’Homme et moi, mais plutôt à la Ste Julienne… Qu’importe, après tout… une soirée en amoureux, c’est une soirée en amoureux !
Oui, mais elles se font tellement rares, les soirées en amoureux, depuis l’arrivée des oisillons, qu’il ne fallait pas se rater… Nous avons d’abord pensé à aller au théâtre… Mais après une recherche longue et alléchante sur Internet, il nous a bien fallu nous rendre à l’évidence : les bons spectacles avaient été pris d’assaut depuis longtemps, et deux jours avant le jour J, il ne restait plus de place que dans quelques misérables salles (que veux-tu… on est organisé et prévoyant, ou on ne l’est pas… Et pas de doute, on ne l’est vraiment pas…).
Dépités, nous avons cherché une autre idée. Lumineuse. Et nous avons imaginé, en fins gourmets, tester un restaurant étoilé (oui, c’est LA soirée de l’année sans oisillon…). Géniale, l’idée !!! Sauf que… Après une non moins longue et alléchante recherche sur la toile, il a bien fallu que l’on admette que s’y prendre deux jours avant ne suffisait pas…
Qu’à cela ne tienne, nos bouches étant déjà fortement humectées à l’idée des mets raffinés que nous aurions pu goûter, nous avons rabattu notre recherche sur les restos « pas étoilés, mais rudement bons quand même »…
Et notre promenade en ligne nous a amenés vers le Drouant. Restaurant mythique, dont l’on parle chaque année le jour de l’annonce du prix Goncourt, puisque c’est là, justement, qu’ont lieu les débats et la proclamation du prix littéraire, depuis 1914 ! Depuis 1926, c’est aussi le lieu d’où se décide le choix du prix Renaudot… Bref, un endroit qui semblait quand même fort sympathique ! Le Drouant est situé à Paris, dans le 2° arrondissement, et a été repris par un chef triplement étoilé. « Cool, nous sommes-nous dit, s’il n’a pas encore d’étoile, ça ne saurait tarder ! Les mets seront sans doute raffinés, et les prix pas trop méchants !!! ». Et oh, merveille des merveilles, il restait une petite table pour deux, à 21h30, le jour désiré…
C’est donc tous excités que nous sommes partis beaux comme des dieux au Drouant samedi soir. En même temps, nous sommes beaux comme des dieux au naturel, j’espère que tu n’en doutes pas… Bref. Nous y sommes allés, avons garé la voiture au parking public le plus proche, et avons rejoint notre « restaurant d’amoureux » à pied… pour tomber nez à nez avec un voiturier. En même temps, je ne sais pas si j’aurais osé confier les clés de notre poubelle ambulante au voiturier… de peur de le salir (le voiturier, pas la voiture…).
Une petite table pour deux, entre deux autres tables dont les convives ont terminé le repas ou sont en passe de le faire. Oui, chez Drouant, ils convient au premier service une table sur deux, et au deuxième service l’autre moitié de la salle. Ainsi, chacun se retrouve une grande partie du repas sans voisin, et n’est pas mis à la porte pour céder sa chaise…
La carte est assez étonnante puisque les entrées sont classées par grandes catégories (poissons, légumes, classiques, ou 4 coins du monde), et que le prix, indiqué à côté de chaque catégorie te laisse entendre que tous les mets sont de même valeur… Ce qui m’a fait pouffer, parce que je me suis bien demandée ce qui, dans les « poireaux vinaigrette » pouvait justifier le chiffre ! Nous avons donc choisi, l’Homme et moi, le « carpaccio de St Jacques, jus de truffe et mousseline de topinambour » (oui, je sais, ça fait saliver…). Et c’est au moment de la commande que nous avons eu l’air de ploucs de banlieue, puisque nous ne devions pas choisir UNE entrée, mais une « déclinaison autour d’un thème » : poisson, dans notre cas. Et pour le prix indiqué, nous avons donc eu droit à quatre petites bouchées de mets succulents et raffinés, délicatement cuisinés, et éveillant fort agréablement nos papilles…
Le plat est, quant à lui, choisi de manière toute banale (le choix est banal, parce que les plats, eux, sont divins !), mais la déclinaison autour d’un thème se retrouve au moment du choix du dessert. Fruits dans mon cas, Glaces et Sorbets pour l’Homme (après une forte hésitation avec le chocolat… !).
Le sommelier conseille et coordonne la boisson avec le menu choisi (en s’échappant allégrement de la carte des vins présentée), le chef n’hésite pas à proposer d’autres manières de cuisiner le plat choisi (hors carte, toujours), l’ambiance est celle d’un bistrot, absolument pas guindée, et le repas, répétons-le, absolument délicieux (même si je doute maintenant, du fait de l’ambiance et du type de cuisine, souvent des plats traditionnels revisités, que le resto se trouve un jour étoilé…)!
Et puis, pour l’aspect « historique et littéraire » de la soirée, nous nous sommes aventurés au premier étage vers le salon « Goncourt », où a lieu la délibération dudit prix. Une grande table ronde pour 10 convives emplit la salle, décorée par des allusions au prix littéraire. Mine de rien, quand on aime la littérature, ça fait un petit quelque chose…
Ce fut donc une excellente soirée d’anniversaire en amoureux que nous avons passée au Drouant, dont nous garderons longtemps un fort agréable souvenir…